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samedi 21 décembre 2024

Message 4ème dimanche de l'Avent 2024.

 


« Je te salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ». 

Ces paroles qui s’adressent à Marie ne cessent jamais d’être dites, par de très nombreuses personnes, partout dans le monde. Il y a toujours des chrétiennes, des chrétiens qui prient avec ces mots, les disant cinquante-trois fois de suite dans la prière du chapelet. Ce sont aussi et surtout des mots de l’Évangile, que la liturgie nous fait entendre en ce quatrième dimanche de l’Avent et dans tellement de célébrations tout au long de l’année.

Remarquons que l’expression « Je te salue » inclue en hébreu et en latin l’idée de réjouis-toi, sois joyeuse, c’est d’ailleurs qu’on la trouve écrite dans certaines traductions de la Bible. La Bonne Nouvelle, la joyeuse nouvelle qui est annoncée à Marie est exprimée : L’Esprit Saint viendra sur toi, celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Quand saint Luc a écrit ce récit de l’Annonciation, il reflétait ce qui se disait dans les communautés chrétiennes et donc exprimer la place importante qu’on attribuait déjà à Marie. Déjà, à la fin du premier siècle, l’Église rendait hommage à Marie lui attribuant un rôle unique dans l’histoire du salut.   

On comprend, cela va de soi, qu’en faisant entrer dans sa liturgie la fête de Noël, célébration de la venue du Fils de Dieu dans notre monde, l’Église ne pouvait pas ignorer sa mère. On lui a souvent donné le titre de Notre-Dame de l’Avent. Le mystère de l’Annonciation a marqué le début du tout premier Avent, le début de cette joyeuse attente que Marie a vécue après la visite de l’Envoyé de Dieu. Cette attente, elle l’a vécue chez elle, dans sa maison de Nazareth. Cet Avent nous est rappelé dans un autre très beau récit de saint Luc, la Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth qui vivait elle aussi l’attente d’un enfant.

Le corps de Marie devient le premier lieu où Jésus, le Messie, le Sauveur, le Fils de Dieu, vient établir sa demeure. Marie, Notre-Dame de l’Avent, devient alors la première demeure du Sauveur, et donc la première à avoir vécu l’attente de sa venue. Tous les textes de la Parole de ce quatrième dimanche de l’Avent nous invitent à contempler ce mystère de grâce, qui est lumière et joie pour notre vie de croyantes, de croyants, cette visite de l’ange venu apprendre à Marie qu’elle serait mère, et la Mère du Sauveur. C’est aussi cette joie chantée par les anges dans la nuit de Noël, cette joie que Jésus va nous offrir quand il quittera ses disciples : Que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite.

Marie est la première à accueillir cette joie qui accompagne toujours la venue de Jésus, notre Sauveur et notre Seigneur ; sa vie sera marquée par la paix et la joie, que rien ne parviendra à éteindre, pas même la passion et la mort de son Fils sur la croix. La question de Marie - Comment cela pourra-t-il se faire ? – manifeste bien que Marie ne comprend pas tout ce qui lui arrive. Cette annonce de l’amour de Dieu, qui vient saisir sa personne et sa vie, demeure pour elle un mystère dont elle ne découvrira pleinement le sens qu’au matin de Pâques. Pour que le Fils de Dieu vienne dans notre monde, il semble bien qu’il faut l’acquiescement de Marie. Déjà, en ce jour de la visite de l’ange, elle dit sa disponibilité totale : Voici la servante du Seigneur ! Marie entre ainsi dans l’aventure de la foi, ce jour où elle a dit : Que tout se passe pour moi selon ta parole.

Salut à toi, humble jeune fille de Nazareth, toi qui as prêté l’oreille à la parole de Gabriel, toi qui as acquiescé à la demande du Seigneur. Tu n’as pas cédé à la peur, tu ne t’es pas réfugiée derrière la prudence humaine, tu as fait confiance au Seigneur au-delà des calculs raisonnables des humains. Toi, l’humble jeune fille, tu es devenue à jamais l’audacieuse croyante. Donne-nous à notre tour, donne-nous d’oser l’impossible, donne-nous de reconnaître aujourd’hui Celui qui vient, notre bien-aimé Frère et Seigneur. Amen



mercredi 11 décembre 2024

Message de l'Avent 2024.

 

Le Rédempteur vient…




Vous est-il déjà arrivé de vous demander ce que dirait Jésus s’il revenait parmi nous ?

C’est sûr qu’il serait-il surpris en considérant les églises, les paroisses et les chrétiens d’aujourd’hui ! Sans doute, hocherait-il la tête, ferait quelques remarques dont il a le secret, sans oublier d’encourager et de fortifier, comme toujours…

Le dernier livre de la Bible, l’Apocalypse, contient sept lettres que le Christ élevé à la gloire dicte à Jean, le visionnaire. Ce sont des messages destinées aux communautés chrétiennes de l’Asie Mineure de la fin du 1er siècle.

Alors, imaginons qu’une de ces lettres, celle pour l’Église de Philadelphie (Apocalypse 3:7-13) soit adressée à chacune et chacun d’entre-nous…

Lisons ce texte :

« Écris à l'ange de l'Église de Philadelphie :

Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n'ouvrira :
Je connais tes oeuvres. Voici, parce que tu a peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n'as pas renié mon nom, j'ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer.
Voici, je te donne de ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent; voici, je les ferai venir, se prosterner à tes pieds, et connaître que je t'ai aimé.
Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l'heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre.
Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.
Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus ; j'écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau.
Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises.»

Je connais tes oeuvres. Voici, parce que tu a peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n'as pas renié mon nom, j'ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer.

Voici, je te donne de ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent ; voici, je les ferai venir, se prosterner à tes pieds, et connaître que je t'ai aimé. Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l'heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre.

Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus ; j'écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau.

Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises. 


« Je connais ton activité : je sais que tu as peu de force ». A priori, cela n’a pas l’air d’un compliment et on entend « tu n’es qu’une petite nature »… Mais en dépit de ta faiblesse, tu es resté fidèle à ma parole et tu ne m’as pas renié, dit Jésus. Malgré les tempêtes et les épreuves, malgré toutes les tentations à laisser tomber la foi, malgré le grand nombre de ceux qui ont renoncé, toi, tu as tenu bon.

Voilà le premier constat qui fait plaisir à entendre. Le peu de force, le petit nombre et le faible impact de la communauté n’empêchent pas de rester fidèle.

Cette fidélité à la Parole du Christ a un avenir…

« J’ai ouvert une porte devant toi, que personne ne peut fermer » dit Jésus. Cette porte, mystérieuse, c’est l’accomplissement des promesses faites : le Royaume à venir, la nouvelle Jérusalem que Dieu va réaliser.

L’unique raison de cette fidélité qui fait ouvrir les portes, c’est l’amour du Christ. « Ils reconnaîtront que je t’aime » dit-il. C’est là la force qui rend forts ceux qui sont aimés. Même les adversaires du Christ seront convaincus de leur erreur et finiront par rendre honneur à veux qui sont restés fidèles. Ici, dans la lettre, sont nommés les Juifs qui n’ont pas voulu reconnaître le Messie, qualifiés sans ménagement de « menteurs » et « d’assemblée de Satan ».

Aujourd’hui, cela pourrait être les incroyants ou les indifférents, tous ceux qui estiment que la foi en Dieu ne vaut rien et ne les regarde pas. Mais, en réalité, le Christ a ouvert la porte et toute l’humanité est invitée à entrer. Là où nous avons tendance à élever des murs, le Christ construit les ponts.

Au coeur de la lettre, il y a le message de l’Avent.

« Je viens bientôt ! » dit Jésus à son Eglise restée fidèle, à nous aujourd’hui. Il est déjà venu, né à Bethlhéem, il y a bien longtemps. C’est lui dont nous allons fêter l’anniversaire dans quelques semaines. C’est lui qui est « avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde », comme il l’a promis. C’est lui qui reviendra pour accomplir ce qu’il a commencé.

Voilà ce que le Christ glorieux dit à l’Église de Philadelphie, à une époque et dans un contexte très différents des nôtres. Son message reste le même aujourd’hui, plein de promesses qui permettent d’espérer. Pas simplement que, dans ce monde et dans notre vie, tout aille un peu mieux, mais espérer et attendre ce monde nouveau dont le Christ détient les clefs.

Cet espoir fou nous encourage à tenir bon malgré nos impatiences, nos faiblesses et nos infidélités, pour faire de nous ce que la lettre nomme une « colonne » dans le temple de Dieu. On dira des hommes et des femmes qui auront leur place, une place de choix, dans le peuple de Dieu.

« Je viens bientôt ! » dit Jésus.

Même si, dans notre vie, beaucoup de portes sont fermées et verrouillées, même si nous avons des épreuves à traverser, une dernière porte reste ouverte : celle que le Christ a déjà franchie et qui mène à Dieu.

Avec le peu de force que nous avons, nous sommes encouragés à rester fidèles jusqu’au grand passage vers la lumière.

« Tiens fermement ce que tu as, afin que personne ne te prenne ta couronne de victoire ».