La
fête de Noël peut déclencher beaucoup d’émotions, d’élans de
tendresse, de bons sentiments de réconciliations inattendues et de
paix provisoire. C’est la fête la plus populaire, celle qui, remue
le plus de personnes. Aucune date de l’année ne provoque un tel
déplacement de familles, de cadeaux, de coutumes religieuses et
profanes. Aucune célébration chrétienne n’a suscité autant de
cantiques, dans toutes les langues et dans tous les styles musicaux.
Aucun événement n’a été aussi souvent représenté par les
grands maîtres de la peinture et de la sculpture.
Le
jour de Noël, on voit des choses incroyables se passer : des frères
et des sœurs se réconcilient, des gens aident les pauvres et les
démunis, ils visitent des personnes seules qui sont découragées et
qui souffrent de solitude. Les gens tendent la main aux parents
délaissés, aux enfants abandonnés… Chacun de nous connaissons de
ces exemples qui sont de véritables petits miracles.
Noël
semble rappeler à notre monde de guerres, de pollution, de
réchauffement, de destruction de la nature… à notre monde de
souffrances, de batailles juridiques, de discordes politiques et
sociales, qu’il existe une alternative à la haine, à la cupidité,
à la corruption, à la violence. La vision d’un monde meilleur
existe, et c’est cette vision que Dieu nous invite à célébrer en
cette fête de Noël.
La
nuit, le froid, la noirceur, le frimas sont des symboles du malheur
et de l’injustice. Ce sont des images de nos problèmes familiaux,
de nos problèmes de santé, de notre manque de communication, de nos
relations frustrées. Célébrer Noël au coeur de la nuit, de la
neige et du froid, c’est reconnaître que l’amour et la vie sont
plus forts que toutes nos ténèbres et toutes nos méchancetés.
Au
cœur de cette nuit de Noël, nous venons refaire le plein
d’espérance. Cette fête nous parle de nouvelles possibilités, de
projets à réaliser. Dieu nous propose une vision nouvelle.
À
Bethléem, Dieu a été mal reçu. Luc nous dit «qu’il
n’y avait pas de place pour eux dans l’auberge, ou dans la salle
commune»…
Marie et Joseph ont dû trouver une grotte ou une grange et Saint
Jean écrit : «Dieu
est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu»
… mais il ajoute : «à
ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir fils et
filles de Dieu».
Il
est vrai que le monde nous bouscule, que nous avons plein de choses à
faire, comme les gens de Bethléem, et nous n’avons pas beaucoup de
temps, pas beaucoup de place pour Dieu dans nos vies. Nous affichons
souvent la pancarte «complet» à la porte de notre coeur. Tout est
occupé par notre carrière, nos loisirs, nos sports, nos nombreuses
activités. Mais à Noël, nous prenons une heure pour accueillir le
Seigneur et pour partager notre désir de lui faire une toute petite
place dans notre vie.
Pour
nous, Noël, c’est plus que la fin de deux mois d’achats, c’est
le début de quelque chose de neuf, c’est un nouveau départ. Le
Seigneur frappe à notre porte pour que, pendant l’année qui
vient, nous puissions l’accueillir à notre table et dans notre
vie.
La
nuit de Bethléem résonne d’une annonce merveilleuse : «Paix
sur la terre à tous ceux et celles qui sont aimés de Dieu.»
Tout
le projet de Dieu se retrouve dans cette phrase. Et Jésus ajoute,
dans l’évangile de Jean : «Je
suis venu pour que vous ayez la vie et que vous l’ayez en
abondance».
Le Seigneur entre dans notre monde, devient l’un de nous pour nous
inviter à créer un monde meilleur, un monde de fraternité et de
paix, en commençant par nos familles, notre entourage, notre lieu de
travail. Dieu n’est pas tellement intéressé à ce que nous avons
fait dans le passé, à nos conneries, à nos mauvais coups. Ce qui
l’intéresse c’est notre avenir.
La
question qui nous est posée en cette fête de Noël est la
suivante : «Qu’est-ce que moi je peux faire pour que la
vie soit meilleure dans ma famille, avec mes voisins et amis, au
travail…?» et non seulement en ce jour de Noël mais pendant
toute l’année nouvelle qui va bientôt commencer.
L’enfant
de la crèche nous rappelle que le plus beau cadeau que nous
puissions faire en cette nuit de Noël, ce n’est pas un gadget
électronique ou un beau chandail de laine, mais bien un pardon
accordé, une caresse offerte, un temps de loisir partagé, une main
tendue, un sourire échangé. Nos cadeaux, cette année, pourraient
avoir la simplicité de la vie, de la fraternité et de l’amour...
ce qui ne nous empêche pas d’offrir aussi des cadeaux
électroniques, des vêtements de sport, des jouets d’enfants, des
parfums haute-gamme, etc.
En
cette nuit de Noël, nous nous joignons aux milliers de communautés
chrétiennes à travers le monde. Et si, à la maison, sous l’arbre
de Noël, nous avons une petite crèche, nous pouvons en profiter
pour expliquer aux enfants et aux petits enfants que, pour chacun de
nous, cette grande fête, la plus grande de l’année, est aussi une
fête religieuse, une fête où Dieu est présent.
La
Bonne Nouvelle ne vient pas du marchand de jouets, mais de notre Dieu
qui est venu pour nous. Il nous accompagne tout au long de notre vie.
Avec Lui nous pouvons reconstruire ce qui semblait ruiné, dévasté,
détruit.
Noël
c’est la grande fête de la joie et de l’espérance, c’est la
fête qui nous invite à accepter Dieu dans nos vies et à retrousser
nos manches pour rendre notre monde meilleur.
«Le
peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur
les habitants du sombre pays, une lumière a resplendi».
(Isaïe 9, 1).
Joyeux
Noël à tous.